27 octobre - 10:00 PM

J'ai la tête qui semble imploser. C'est comme si mon crâne était pris dans un étau qu'on serre, qu'on serre... J'ai mal à la tête quoi. Aujourd'hui j'ai lu, beaucoup lu, j'ai terminé Druide, livre magnifique sur lequel je ferai un article plus tard. J'ai décortiqué Le Portrait de Dorian Gray au fil de ma lecture, car pour le 14 novembre, Candoo' et moi devons faire un exposé sur le dernier chapitre du livre. Et surtout j'ai passé plusieurs heures à écrire, d'abord à l'ordinateur, puis au stylo, un interminable essai sur une anecdote de ma vie. Je pense que la prof' s'attendait à quelque chose d'amusant ; je lui ai balancé l'un des pires jours de ma vie.
Au collège j'avais déjà eu l'occasion de romancer un peu la mort de ma première poule (qui a néanmoins été traumatisante pour moi à sa façon) mais dans une écriture d'invention en français. Avec cinq années de plus et dans une autre langue, j'ai retranscrit les mêmes sensations, les mêmes peurs et la même rage qu'auparavant. Et écrire tout ça m'a fait revivre la perte de ma petite Ursula, cette adorable petite créature si confiante, si aimante, qui a été sauvagement dévorée par un chien errant (supposent les voisins), alors qu'elle s'attendait sûrement à pouvoir monter sur son dos et lui nettoyer le pelage à petits coups de bec : c'était ça Ursula, de la gentillesse. Elle a connu l'une des pires morts que l'on puisse accorder à un animal. Quand j'écrivais mon essai j'avais l'impression de courir à nouveau partout dans le jardin, dans la maison, à la recherche de ma poule, jusqu'à trouver les plumes de son dos, avec du sang et de la chair dessus, dans le fond du jardin... Mon effondrement m'est revenu, l'odeur de ses plumes encore chaudes quand j'ai porté celles-ci à mon nez... et cette infinie tristesse qui n'a été comblée que par Ginger, mon autre adorée poule, que j'ai récupéré deux mois après.
Et maintenant Gin' est morte elle aussi, Noah me hais, mon chien se fait tellement vieux qu'il me rend triste dès que je le regarde... mais je n'ai pas parlé de tout ça dans mon devoir d'anglais.
 
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(voici Ursula, ma première poule, une créature rejetée par les siens sûrement
à cause de son étrangeté - elle était laide, il faut en convenir, mais tellement gentille...)

Sinon, mon R. ayant envoyé une lettre pour obtenir un stage dans sa maison d'édition préférée, afin de clore son master, il a eu ce midi un entretien avec la directrice des éditions, sur skype. Méthode peu orthodoxe, mais que je trouve très actuelle et sympathique. Il m'a appelé après, pour me dire que ça s'était très bien passé et qu'il serait pris comme stagiaire là-bas de mars à septembre !
Tout ça est très bien, mais ça veut aussi dire qu'on doit rendre l'appartement en mars, qu'il faut que je me trouve un nouveau logement pour les derniers mois de l'année scolaire avec Poup', et surtout ça veut dire que mon amoureux va se casser dans le sud de la France, pendant six mois ! Ça va être bizarre comme période, sans compter qu'après je vais enchaîner avec ma formation d'accordeur ; enfin, si je trouve un maître d'apprentissage bien sûr...
Ça me fait à la fois plaisir pour lui, parce que c'est les éditions chez qui il rêvait d'aller, et mal au coeur, parce que je ne le verrai presque plus... Je jette juste vite fait un coup d'oeil sur le site de la SNCF : si je ne veux pas passer par Paris et devoir changer de gare là-bas (ce qui m'achèverait), je devrais aller de Tours à Saint-Pierre-des-Corps, de Saint-Pierre à Massy, de Massy à Nîmes, pour un total de 6h de train. Bon, si c'est pour minimum une semaine, ça vaut peut-être le coup, mais niveau tarifs, je n'ose même pas regarder...

Déjà que pour Nantes on paie 40€ l'aller-retour. Parce que le 12 novembre on va aux Utopiales avec mon R. C'est notre sortie culturelle annuelle ! On en profitera pour voir la future patronne de mon amoureux et procéder aux signatures de contrats. Que de projets mes amis ! Que de projets !

Et j'ai mal à la cafetière...

2 octobre - 9:21 PM

Petit dragon, petite chantilly, petit pouik...
Belle en plume, boule d'amour, douce dame...

Gin
 
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C'est dur de penser à eux, à tous ces monstres qu'on aime toujours trop, et qui finissent par se barrer toujours trop tôt. Dur de ne plus les tenir au creux de nos bras, de ne plus les entendre, de ne plus les voir. Et de ne plus les sentir. Ma Gin sentait si bon...
Alors on passe les doigts sur de vieilles photos, comme quand on passait nos mains dans leurs plumes, dans leur pelage. On se dit qu'ils ont fait leur temps, que c'est normal qu'il s'en aillent. On pense aux bons moments ; de toutes façon les mauvais deviennent bons avec le temps.
Mais dans le fond on a mal, quoi qu'on se dise. Quand je pense à ma Gin j'ai mal et seulement mal. Je veux passer mon doigt sous son bec, souffler des bouffées d'air chaud dans ses plumes et sentir l'odeur de sa peau. Je veux la voir sur mon bureau, à somnoler pendant que je fais mes devoirs, à poser pour mes cinquante mille photos, à rouspéter quand la musique est trop forte. Je veux la prendre dans mes bras, l'emmener se promener sur le guidon de mon vélo, la poser dans ma tête et courir dans le jardin, écouter ses gazouillis de poussin ou ses caquetements de poule dans mon oreille, la voir venir se nicher à coté du piano pendant que je joue.

Mais ce temps est révolu. Et tout ce que je peux faire c'est de penser le moins souvent possible à elle. De laisser s'envoler les rares souvenirs de sons, d'odeurs, de sensations, en rapport avec elle. De ne pas penser à son corps décomposé, à son squelette, enterré dans le fond du jardin, ni au fait qu'elle se soit faite bouffé par les vers qu'elle dégustait avec tant de délectation.
Oublier son regard, c'est ça qu'il faut.

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Et arrêter d'écouter cette putain de chanson que je lui ai associé à partir du jour où je l'ai récupérée.

27 juin - 10:21 AM

La vie c'est pas facile des fois. L'amour non plus.
 
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Je crois que le secret c'est d'encaisser sans se poser de questions. Ça a beau faire mal, il faut se dire que ça va passer. L'espoir y est pour beaucoup, il ne faut pas le perdre, sinon on est foutus.
Face à tout ça j'ai l'impression de n'être plus rien. Juste un être qui ne vit que par les sentiments ; le chagrin me ronge mais si celui-ci s'en va, une autre émotion viendra tout submerger. Si seulement je pouvais moi aussi devenir insensible et indifférente à tout ça. Comme lui.
Cette chère Bree Van de Kamp n'avait-elle pas dit "le contraire de l'amour n'est pas la haine mais l'indifférence" ? J'ose simplement espérer que son coeur se remettra bien vite à battre correctement et que l'ordre reviendra dans nos vies. Le chaos ça va quand c'est matériel, mais quand c'est émotionnel, tout à coup, je ne l'apprécie plus du tout...
Je suis fatiguée d'alterner les grosses déprimes et les consolations. Mais comme une conne j'ai laissé un message à R. pour en gros lui dire que je ne le contacterai plus tant que lui-même ne fera pas un premier pas. Pourquoi accepter de m'effacer alors que je suis déjà si triste de ne plus être sincèrement aimée ?
Chaque fois qu'il me fait mal je m'inflige des suplices encore plus grands en voulant l'aider, lui. Chaque fois qu'il me fait mal j'ai envie de lui offrir des choses, pour lui dire que ce n'est pas grave, que je suis triste mais que je l'aime quand même. Après tout, pourquoi ? Ce devrait être à l'offenseur de s'excuser...
Enfin bref. J'ai mal. Je lui ai dit que je ne donnerai plus signe de vie tant qu'il ne se manifesterait pas lui même ; mais pourquoi le ferait-il ? Il sait que je ne pourrai pas rester muette à propos de tout ça, mais il est fatigué des situations compliquées (enfin bon... c'est qui qui les créé ces situations là ?) Alors pourquoi me contacter. Le pire c'est que je vais quand même sûrement lui acheter un petit quelque chose pour le lui offrir à son retour, que je vais remplir le frigo de l'appartement comme s'il revenait cette semaine alors que c'est peu probable, que je serai comme promis, le plus joyeuse possible, pleine d'entrain et de bonne humeur, pour le sortir de sa torpeur alors qu'il m'a plongé dans une torpeur plus grande encore...

Fait chier, merde !
Je me plie en quatre pour garder près de moi la personne qui m'a fait le plus souffrir dans ma vie entière. Je suis prête à tout accepter pour passer ma vie avec. J'encaisse tout de bonne grâce et l'aime sans rancoeur. Je ne lui en veut pour rien de tout ce qu'il m'a fait voir.
Mais ça ne lui fait ni chaud ni froid apparemment. Maintenant mes larmes ne l'atteignent plus. Mes paroles l'ennuient. Mes cadeaux ne semblent pas tant lui faire plaisir.
Et c'est pourtant toujours à moi de me remettre en question. A moi de changer de comportement. A moi de faire ressortir une facette de ma personne plus que l'autre. Et toujours à moi d'encaisser tout ça...
Mais si je ne le fais pas. Je le perdrai peut-être...

Plutôt crever ! Alors je continuerai ainsi. Je ferai passer son bonheur en premier. Et j'encaisserai...

 
Bordel d'amour pourri !!

18 juin - 10:46 PM

N'existe-t-il pas une drogue qui m'endormirait jusqu'à demain, pour ne me réveiller que quand R. reviendra ?
Ou pour me garder plongée dans un sommeil quasi-éternel
s'il ne revient pas ?

18 juin - 4:46 PM

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Dans environ 24 heures j'aurai ma réponse. Cette attente est terrible. Seule, nécessairement muette, accablée et terrorisée, je suis obligée de venir ici pour épancher un minimum mon désespoir. C'est beaucoup trop dur pour ne pas écrire. S'il vient chez moi demain, ma vie reprendra forme, les murs cesseront de s'effriter dans mon esprit, mes rêves pourront ressurgir et même si la peur sera toujours tenace, ma foi en l'amour perdurera. Si toutefois il ne vient pas, il n'aura jamais plus de nouvelles de moi. Ce but que je me suis fixée depuis le début, comme quoi je devais cesser tout rapport avec lui, pas amicaux, pas mêmes simplement conventionnels, ce but est censé me protéger. Je souffrirai énormément, mais moins que de l'entendre me dire qu'il est amoureux d'une autre, qu'il veut sortir avec une autre, qu'il va au cinéma avec une autre...
J'ai déjà terriblement mal. Jouer le silence radio n'a jamais été mon truc, j'ai contact avec lui au moins tous les deux jours, que ce soit par mail, par sms, par téléphone. Depuis hier je ne dis rien, jusqu'à demain je ne dirai rien. J'ai tellement envie d'aller hurler sous sa fenêtre à quel point je l'aime, à quel point il va me faire du mal (et à quel point il m'en fait déjà), de lui crier tout ce que je ferai pour lui, tout ce que j'ai déjà fait, tout ce à quoi je renoncerai pour rester sienne... mais il sait déjà tout. Et moi je ne dis plus rien...
Mais s'il ne vient pas demain ? Notre appartement ? Nos amis ? Sa famille ? Nos meubles ? Notre lapin ?

Notre vie ?

Je suis obligée de faire l'aller-retour à Tours chaque semaine. S'il me quitte demain, comment pourrais-je vivre de lundi à jeudi entre les murs de cet appartement qui ne sera plus jamais nôtre ?
J'ai fait ce que j'ai pu, dans ma chambre. J'ai enlevé toutes ses photos des cadres, des meubles. J'ai rangé dans une boîte les objets qu'il m'a offerts, les livres que je dois lui rendre. J'ai plié son plantalon, son polo et sa chemise, avec ma petite robe et mon sarouel qu'il m'avait achetés. La rose de notre première Saint-Valentin, fânée, sèche, mais toujours entière ; ses écouteurs cassés ; le bracelet qu'il avait noué à mon poignet quand on commençait tout juste à sortir ensemble ; la peluche poule qu'il m'avait offerte après m'avoir fait mal au coeur ; les billets d'entrée à Disneyland, et ceux du zoo ; sa figurine du dieu Seth... tout ça et encore d'autres choses sont dans la boîte et n'attendent que de repartir chez lui. Je ne veux pas être confrontée à des objets qui me le remémorent.
Pourtant, je ne peux pas me débarrasser du lapin, ni de mon lit, ni de mes oreillers qui ont encore son odeur... ni de toutes ces photos, archivées sur mes DVD, ni de tous ces souvenirs, de tous les airs qui me le rapèllent, de toutes les odeurs, de toutes les rues où on a marché ensemble... 
 
Comment pourrais-je vivre sans lui ? Ça ferait 4 ans le 2o août (et en plus j'apprend ce matin que ma meilleure amie partira ce jour là pour le Canada, pour un an...) Je l'ai rencontré quand j'avais 16 ans, je n'ai connu que lui, il a tenu le rôle de copain, d'ami, de confident, de père parfois... Il est mon mari, le père de mes enfants, l'homme de ma vie...
Mais demain, je devrai peut-être commencer à oublier tout ça. Je ne sais pas comment je vais faire. Je ne sais pas comment ça pourra se passer. Où je pourrai trouver la force. Car oui, hier il m'a dit : "sois forte" avant de raccrocher. Sois forte...

Je n'aurais pas dû claquer la porte de la voiture quand il m'a demandé s'il vallait mieux qu'il me quitte maintenant s'il n'était pas sûr de l'avenir... Je n'aurais pas dû, et le contraindre à rester. J'avais pourtant juré que je ferais tout pour le garder, quitte à ce qu'il soit malheureux avec moi... mais je n'ai même pas pu. Mes rêves sont à deux doigts de se briser, ma vie aussi, et mes convictions vascillent...
Mais il est sûr que s'il part, jamais, jamais on ne se reverra.

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