Comment ça va se passer ? Quand je serai seule dans mon nouvel appartement, comment ça sera ? Quand j'écouterai Nils Frahm, avec Sherlock, à réfléchir sur le pourquoi de la vie. Quand je lui demanderai, encore, comment ça se fait qu'on ne soit que deux, qu'on ne soit que tous les deux. On aurait pu être trois en septembre, si on avait vraiment voulu avec Qwenn, mais je vais avoir besoin de cette solitude, de ce retour aux temps de nous deux sans autre. Je crois avoir vraiment souffert cet hiver ; chaque retour en arrière – par la musique, les images, l'odeur, l'impression vague – à cette époque me serre bizarrement les entrailles. Ça me fait mal et ça me réchauffe à la fois (ma métaphore du coeur qui éclate et se déverse n'est pas si stupide en fin de compte), c'est comme si j'étais nostalgique de ces temps tristes alors même que je les hais comme la période la plus douloureuse de ma vie. Ma hâte de retrouver un semblant d'indépendance dans un studio, de retrouver une vie à l'ancienne avec Sherlock, va mener droit dans le mur ; plus j'y pense plus j'imagine que les moments de solitude seront difficiles. Le même questionnement vain et stupide reviendra sans cesse : "Poup', on n'est plus que deux, une fois de plus, pourquoi ?" ; "Poup', tu te rappelles quand on était tous les trois ?" ; "Poup', pourquoi il est parti ?", "Poup' ?"
Mais que voulez-vous qu'il me réponde ce pauvre lapin, il n'en sait rien. Moi je sais. Moi je comprends. Moi j'ai mal. Mais quand je sens l'odeur de mes draps sans lui, je me demande pourquoi. Quand je mange des farfalles je me demande pourquoi. Quand je lui envoie un mail et que je ne mets pas de coeur à la fin je me demande pourquoi. J'ai beau pleurer, mettre de mots sur les douleurs, refaire ma vie avec quelqu'un qui sait si bien s'occuper de moi, faire ce que je peux pour avancer et me contenter du peu qu'il me reste de lui, le "pourquoi" reste. Indélébile.
Mais que voulez-vous qu'il me réponde ce pauvre lapin, il n'en sait rien. Moi je sais. Moi je comprends. Moi j'ai mal. Mais quand je sens l'odeur de mes draps sans lui, je me demande pourquoi. Quand je mange des farfalles je me demande pourquoi. Quand je lui envoie un mail et que je ne mets pas de coeur à la fin je me demande pourquoi. J'ai beau pleurer, mettre de mots sur les douleurs, refaire ma vie avec quelqu'un qui sait si bien s'occuper de moi, faire ce que je peux pour avancer et me contenter du peu qu'il me reste de lui, le "pourquoi" reste. Indélébile.
"Il faut oublier,
Tout peut s'oublier.
[...]
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois,
A coup de pourquoi,
Au coeur du bonheur..."
Tout peut s'oublier.
[...]
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois,
A coup de pourquoi,
Au coeur du bonheur..."
C'est fou comme on peut se pourrir la vie parfois ! Franchement, j'ai besoin de ça ? De me faire du mal toute seule comme une idiote à toujours ressasser le passer, à toujours remuer les souvenirs les plus suffocants, à toujours me plaindre d'avoir le coeur en biais... Il suffirait simplement de penser à l'avenir, à toutes ces choses à faire, à construire, à imaginer pour plus tard ; j'ai des milliers de projets pour moi, pour Hippolyte, pour mon métier, pour mon ébauche de royaume, pour la vie tout simplement. Mais c'est aussi des milliers de projets dans un monde sans lui, où il n'apparaîtra que virtuellement, où son surnom de Phy' se transformera petit à petit en une adresse mail lambda, un monde où il finira pas être un étranger... certes, pourquoi pas, c'est le mieux à faire non, tout le monde est d'accord. Il faut laisser le temps l'effacer progressivement...
Mais quand on est prête à tout donner, à sacrifier sa vie pour une personne... comment on fait pour accepter qu'il soit un jour un étranger ?
Comment on fait pour étouffer un amour aussi grand que celui que je lui portais ?
Si quelqu'un a la réponse, franchement, faudrait me la donner là. Nan parce que j'emménage le 4 septembre, ça urge. Et parce que ça ferait du bien à ma conscience d'aller moralement mieux, surtout vis-à-vis de Qwenn qui encaisse quand même beaucoup ; même s'il sait ce que c'est que de devoir oublier comme ça, en attendant il me voit pleurer parce qu'un autre me manque et à sa place je serais plus que désemparée...
Mais quand on est prête à tout donner, à sacrifier sa vie pour une personne... comment on fait pour accepter qu'il soit un jour un étranger ?
Comment on fait pour étouffer un amour aussi grand que celui que je lui portais ?
Si quelqu'un a la réponse, franchement, faudrait me la donner là. Nan parce que j'emménage le 4 septembre, ça urge. Et parce que ça ferait du bien à ma conscience d'aller moralement mieux, surtout vis-à-vis de Qwenn qui encaisse quand même beaucoup ; même s'il sait ce que c'est que de devoir oublier comme ça, en attendant il me voit pleurer parce qu'un autre me manque et à sa place je serais plus que désemparée...