J'ai un petit problème. Il s'appelle Noah, c'est mon coq. Et c'est un problème qu'on ne peut résoudre. Voyez-vous, j'ai eu ce coq en allant quémander auprès d'un voisin un poussin de poule, pour tenir compagnie à Ginger. Ses jeunes poussins étaient vraiment petits donc il ne se sentait pas trop de me les donner, il devait avoir peur que je le fasse crever (mais bon, ma Gin' elle avait deux semaines quand je l'ai récupérée et elle a vécu plus de cinq ans – bien qu'elle ait failli se jeter par la fenêtre le premier soir, pour me rejoindre dans le jardin, m'enfin.) Du coup il m'a proposé un petit coq qui devait avoir tout juste un mois. J'ai accepté, bien que j'aurais beaucoup préféré une poule. J'ai appelé le coquelet Noah. Un petit ange, comme tous les poussins. Ça fait tout le temps des petits piou piou adorables, une fois habitués ils vous suivent comme si vous étiez leur mère, ils se nichent dans vos bras, votre cou... de bien gentilles créatures les poussins.
De début juillet à début août, le parfait bonheur, j'étais en vacances avec mon Noah et ma Ginger, je les habituais l'un à l'autre, tout se passait bien. Puis je suis partie à Agen, avec Hildebear et Bout', et c'est là que j'ai rencontré mon R. ! Pour la petite histoire... Sauf que, quand je suis rentrée, après à peine une semaine, Noah avait peur de moi. Il avait doublé de volume, était tout en muscles et se carapatait dès que j'approchais (il n'y a pas de rapport avec le fait qu'il soit musculeux, je sais.) Je n'avais pas eu le temps de le ré-habituer à moi que mes parents ont voulu qu'on parte une semaine en Bretagne. Bien sûr Ginger et Noah étaient nourris par les voisins, mais ils n'étaient pas cajolés ni baladés. Et Noah étant encore jeune, il a perdu toute sociabilité vis à vis des humains.
Et voila, depuis bientôt quatre ans, Noah est un coq agressif qui nous attaque à gros coups d'ergots dès qu'on s'approche de lui, qui nous course et qui ne cherche qu'à manger et à boire. Une sale bête en quelque sorte. Depuis que Ginger est morte, il est désespérément seul. Il passe ses journées sur la fenêtre de la cuisine, à nous regarder à l'intérieur. Mais si on vient le voir, on se fait tabasser. Pourtant ça crève les yeux qu'il a besoin de compagnie et de tendresse. Le soir pendant les dernières vacances il a pris l'habitude de rester sur la fenêtre, de ne pas rentrer dans sa cage, et il sait très bien que vers 22h je vais le chercher pour l'y enfermer (pour pas qu'il ne se fasse bouffer par je ne sais quoi.) Et le soir, il est fatigué, endormi, alors il est gentil. Une fois qu'il est dans mes bras il ne cherche pas la bagarre et se laisse caresser.
Mais le problème c'est qu'avant, mon Noah était tout le temps comme ça, à l'affut de câlins, de grosses bouffées d'air chaud dans les plumes, de nettoyage de bec... Maintenant je ne peux plus l'approcher que le soir ou en le prenant par surprise, quand j'arrive à éviter les coups d'ergots. Il me brise le cœur parfois ce bestiau là, parce que dans le fond c'est mon poussin, et ça fait mal pour une mère poule d'être reniée depuis plus de trois ans par son fiston.
J'ai toujours eu des problèmes d'attachement avec mes animaux. Je dois avoir un autre petit problème.