★★★★
Quatrième de couverture : "L'Europe est sur le point de basculer dans la guerre. Le jeune David est trop petit pour comprendre la politique, mais il n'en ressent pas moins l'inquiéture qui, chaque jour, mine un peu plus les traits de son père. Le garçon se retrouve livré à lui-même, seul avec Rose, celle qui a remplacé sa mère défunte. Mais un jour, la voix de cette dernière l'appelle, elle est là, toute proche, quelque part au fond du jardin, dans ce tronc creux qui, hier encore, n'était pas là... Et voila David aspiré dans un autre monde, peuplé de créatures tout droit sorties des contes qu'il lit à longueur de journée. Un lieu magique et violent où, au détour de chaque chemin, le guette un danger qu'il doit affronter s'il veut un jour rentrer chez lui."
Je ne connaissais pas John Connolly, je n'en avais carrément jamais entendu parler. Mais l'autre jour, en cherchant un livre pour la fête des mères, je suis tombée sur ce bouquin (du coup j'en ai offert un autre à ma mère.) Il portait l'étiquette rouge qui signalait qu'il avait remporté le Prix de l'Imaginaire et celui des Imaginales de 2o1o ; enfin je crois, je n'ai pas le papier pour vérifier là. Enfin bref, deux grands prix. Édition J'ai Lu. Une couverture attrayante. Une histoire de môme qui passe d'un monde à un autre. Il n'en fallait pas plus pour me décider ! Et Le Livre des choses perdues est une merveille.
Je l'ai dévoré. Je l'ai commencé dimanche soir, et l'ai terminé ce matin. Moi qui ne m'étais pas plongée pour de vrai dans un livre depuis plusieurs mois, je suis très contente d'être tombée sur celui-là. Il m'a beaucoup rappellé L'Histoire sans fin de Michael Ende. Encore un livre dans lequel tu rentres et dont tu n'arrives pas à ressortir tant que le gamin n'en est pas ressorti lui aussi !
Il y a des rappels de contes de fées déformés (Blanche-Neige est obèse et martyrise les nains, Le Chaperon Rouge a dragué le loup et enfanté des hybrides...) Ce n'est pas un livre pour les enfants. C'est bien un livre pour adulte, qui traite excellement de la condition de l'enfant et de la dimension de l'imaginaire proposée par les livres. Et si l'histoire est prenante, les style reste très bon. Malgré la traduction on sent qu'on a à faire à un bon écrivain et il nous propose quand même une écriture souple et pas trop dense.
On est très vite absorbés. Le gamin n'est pas excessivement attachant mais il n'est pas chiant (contrairement à Harry Potter, qui m'exaspérait tellement sur la fin que j'en avais quasiment trop marre de lui pour continuer de lire ses aventures...), ses sentiments sont très compréhensibles, bien qu'on en ait deux versions différentes, au début et à la fin : c'est un gosse torturé que l'on comprend tous un peu. John Connolly a mis une part de quasiment chacun de nous dans ce môme et ça favorise l'entrée dans le bouquin.
Le monde dans lequel David va se perdre rappelle à la fois celui de du Monde de Narnia et (comme je crois l'avoir déjà dit) celui de L'Histoire sans fin. Les allusions aux contes de fées, aux animaux hybrides hommes, aux trolls, aux énigmes... tout ça est un condensé des grands topoï de la littérature de fantasy. Avec Le Livre des choses perdues, on peut clairement parler de fantastique dans le sens où le gosse vit dans un monde réel où s'introduit l'imaginaire au début de l'histoire ; puis c'est lui qui pénètre dans un monde que seul le terme de fantasy peut qualifier.
C'est un très bon livre, empli de quêtes, de fraternité, de haine, de chevalerie, de guerres, de loyauté, de contradictions et de sentiments. Vraiment, il est superbe. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire : allez dans une librairie, achetez Le Livre des choses perdues, et lisez-le. Vous ne pourrez pas être déçus...