Je reçois souvent des coups de téléphone me demandant telle ou telle chose, alors que je ne suis jamais concernée. Je vous explique.
Il y a de ça déjà deux ou trois ans, une femme avec un fort accent du sud avait pris pour habitude de me laisser des messages en m'appelant Adrien (ou Adrienne, l'accent ne permet pas de distinguer si elle me prenait pour une fille ou un garçon). "Adrien je t'attends, bisous" ; "Je vais a Liddl après la messe, tu veux que je t'achète quelque chose ?", "Adrien rappelle moi, bisous." Bref, du lourd. Je lui ai à plusieurs reprises envoyé des messages pour lui expliquer que je n'étais pas Adrien et que visiblement il ne recevait pas ses messages et qu'il faudrait qu'elle revoie son numéro de téléphone. Pourtant de temps en temps sur ma messagerie arrivent ces éternels "Adrien je t'attends, bisous."
L'an dernier, on me laisse encore un message : "Oui, bonjour madame, Constantin est à l'infirmerie, il faudrait que vous veniez le chercher tout de suite." D'accord. Mais qui est Constantin ? J'ai rappelé l'endroit, visiblement un collège, pour leur dire que la mère du gosse malade n'avait pas été contactée et qu'il faudrait la rappeler parce que je ne connais pas son môme et que je n'irai pas le sortir de je ne sais quelle infirmerie.
Je passe sur les nombreux appels que je reçois et auxquels je réponds, les "Allô Sylvie ?", "Je suis bien chez Pierre ?" J'en viens directement au coup de téléphone qui m'a destabilisé cet après-midi en cours de littérature jeunesse. Le téléphone vibre, je l'éteint. Un 04, c'est pas de chez moi ; c'est peut-être quelque chose d'important, ou un numéro de téléphone chelou d'une entreprise qui voudrait bien répondre positivement à la vingtaine de CV que j'ai envoyé pour avoir un boulot cet été.
En sortant du cours j'écoute le message qu'on m'a laissé : "Bonjour monsieur Forest, il faudrait que vous rappeliez collège dans l'après-midi s'il vous plait, ou bien lundi matin." Ça avait l'air plutôt important, alors, pleine de bonne volonté, j'ai téléphoné à d'éventuels pions de collège pour leur expliquer que je n'étais pas monsieur Forest !
Quand je pense à tous ces gens qui devraient me remercier parce que j'ai la gentillesse d'appeler pour prévenir d'autres gens de leur erreur et pour qu'ils tentent de contacter les véritables personnes qu'ils cherchaient à joindre... j'ai dû en sauver des vies.
Je pourrais, grâce à eux, m'inventer une nouvelle identité; je suis Adrien Forest, ma mère est une grenouille de bénitier lourdingue qui veut toujours que je la rappelle et qui passe son temps à m'attendre et me faire des bisous, je suis le père de Constantin le malade chronique qui réclame sans cesse sa maman Sylvie-Pierre, my wife.
Il y a de ça déjà deux ou trois ans, une femme avec un fort accent du sud avait pris pour habitude de me laisser des messages en m'appelant Adrien (ou Adrienne, l'accent ne permet pas de distinguer si elle me prenait pour une fille ou un garçon). "Adrien je t'attends, bisous" ; "Je vais a Liddl après la messe, tu veux que je t'achète quelque chose ?", "Adrien rappelle moi, bisous." Bref, du lourd. Je lui ai à plusieurs reprises envoyé des messages pour lui expliquer que je n'étais pas Adrien et que visiblement il ne recevait pas ses messages et qu'il faudrait qu'elle revoie son numéro de téléphone. Pourtant de temps en temps sur ma messagerie arrivent ces éternels "Adrien je t'attends, bisous."
L'an dernier, on me laisse encore un message : "Oui, bonjour madame, Constantin est à l'infirmerie, il faudrait que vous veniez le chercher tout de suite." D'accord. Mais qui est Constantin ? J'ai rappelé l'endroit, visiblement un collège, pour leur dire que la mère du gosse malade n'avait pas été contactée et qu'il faudrait la rappeler parce que je ne connais pas son môme et que je n'irai pas le sortir de je ne sais quelle infirmerie.
Je passe sur les nombreux appels que je reçois et auxquels je réponds, les "Allô Sylvie ?", "Je suis bien chez Pierre ?" J'en viens directement au coup de téléphone qui m'a destabilisé cet après-midi en cours de littérature jeunesse. Le téléphone vibre, je l'éteint. Un 04, c'est pas de chez moi ; c'est peut-être quelque chose d'important, ou un numéro de téléphone chelou d'une entreprise qui voudrait bien répondre positivement à la vingtaine de CV que j'ai envoyé pour avoir un boulot cet été.
En sortant du cours j'écoute le message qu'on m'a laissé : "Bonjour monsieur Forest, il faudrait que vous rappeliez collège dans l'après-midi s'il vous plait, ou bien lundi matin." Ça avait l'air plutôt important, alors, pleine de bonne volonté, j'ai téléphoné à d'éventuels pions de collège pour leur expliquer que je n'étais pas monsieur Forest !
Quand je pense à tous ces gens qui devraient me remercier parce que j'ai la gentillesse d'appeler pour prévenir d'autres gens de leur erreur et pour qu'ils tentent de contacter les véritables personnes qu'ils cherchaient à joindre... j'ai dû en sauver des vies.
Je pourrais, grâce à eux, m'inventer une nouvelle identité; je suis Adrien Forest, ma mère est une grenouille de bénitier lourdingue qui veut toujours que je la rappelle et qui passe son temps à m'attendre et me faire des bisous, je suis le père de Constantin le malade chronique qui réclame sans cesse sa maman Sylvie-Pierre, my wife.
Les téléphones, c'est chiant.
T'en a eu de bonnes !
Personnellement, je déteste téléphone ou reçevoir des appels, je ne supporte pas. ;)
Et oui, tu as bien dû sauver des vies !