Il a beaucoup de vent. Pas assez pour faire s'envoler mon chagrin. J'ai l'impression d'avoir du plomb dans les jambes, dans le ventre, dans la tête. Du plomb lourd, très lourd, et qui bouillonne. Et qui sort de mes yeux. J'ai hurlé, je n'arrivais plus à respirer. Je souffre le martyre. Mais j'attends. Il faut que je sois patiente.
Ma vie est en jeu. Mais je dois attendre.
Je ne devrais même pas écrire cet article. S'il le lit, il pourrait être influencé. Mais s'il veut vraiment réfléchir seul, posément. Alors il ne viendra pas. Ce que j'aime ici c'est que si dans la réalité on ne m'écoute pas forcément, je peux poster ce que je souhaite sur mon blog et nul n'étant obligé de me lire, seuls le font ceux qui le veulent. Et dans ce cas là, je ne force personne. Je ne m'impose pas. Et je ne désespère pas parce que je me sens transparente et insipide.
Cette situation est tellement difficile. Vous en vivez tous chaque jour, des situations difficiles. Pas moi. Moi je vis d'amour et d'eau fraîche ; c'est une façon de parler, car à partir de dimanche, je devrais laisser durcir mon coeur pour ma survie, le faire devenir pierre, ou diamant, le transformer en un matériau incassable, pour éviter qu'il ne se flétrisse, ne se dessèche, ne se fâne. Et pour l'eau fraîche... je déteste ça.
Mon coeur a ralenti, je le sens, ce n'est pas une expression, il est réellement plus lent. Je suis faible et vide. Mais en même temps pleine de douleur, de ce plomb ardent qui pèse, et pèse. Mais mon coeur est encore bien loin de son état de pierre. Il n'a jamais été aussi mou. Il est fébrile, tremblant. Quand il a entendu les larmes de son coeur-frère, il n'avait aucun courage, aucun cran, rien qui ne puisse laisser présager qu'il finisse par durcir et affronter la réalité qui sera peut-être la mienne à partir de dimanche.
Ce pauvre coeur. Il aura souffert dans sa vie. Mais jamais autant que maintenant.
Dimanche, on saura.
Dimanche, mon coeur et moi, on vous dira.
Soit on devient de pierre.
Soit on reste vivants.
Quoi qu'il arrive, dimanche c'est dans longtemps et je me noie dans mon plomb bouillonnant là...