Aujourd'hui les enfants, on va parler de ptites boules de poils affectueuses ! Vous n'êtes pas sans savoir que notre amie (ou cowpine selon Lady Serpe) Heureuselune adore les petits machins doux à plumes et à pelage... bon ok, juste les lapins et les poules, elle a dû grandir dans une ferme à tous les coups...
Enfin bref !
Le lapin est un animal mammifère de la famille des léporidés, laquelle n'est partagée qu'avec son grand cousin le lièvre, moins mignon et habituellement plus sauvage. Pour ce qui est des questions de vocabulaire, en latin, la langue des sciences par excellence, on appelle cette famille les Leporidae, dont dépendent 9 genres, parmi lesquels l'Oryctalagus ou lapin commun, et plus exactement une espèce dont vous devez avoir entendu parler, Oryctalagus cuniculus ou Lapin de garenne, qui est à l'origine de la majorité des espèces de lapins domestiques existant à l'heure actuelle dans le monde.
En outre, les lapins ne sont pas des rongeurs, ce sont des lagomorphes; la différence notable entre les deux est faite au niveau de la denture, mais aussi de l'absence chez les lagomorphes de baculum ou os pénin (pour info, les seuls mammifères dénués de baculum sont les hyènes, les équidés, les marsupiaux, les lagomorphes, donc, et les humains. Ca doit expliquer pourquoi les vieux... bon je vais m'arrêter là sur la question).
Les lagomorphes comprennent donc les léporidés, mais aussi les pikas. Pikas choux, pikas pas choux, chacun est juge (je sors). Voilà la tête de la bestiole.
Et pika ! en japonais c'est l'onomatopée du choc électrique,
comme ttzzztt !! ou blitz ! par chez nous.
Pour en revenir au héros du jour, le lapin, je vais pas m'arrêter sur le grand nombre d'espèces existantes dans les genres dépendant de la famille des Léporidés (essentiellement les Sylvilagus, lapins d'Amérique), mais dans les faits, un grand nombre de termes peuvent désigner ces petites bêtes à longues oreilles.
A travers le temps et l'espace, on a attribué aux lapins les noms de conin, connin, ou connil (conille ou connille au féminin), lapriel, levraut, lapereau (pour désigner l'adulte) ou encore bouquin et bouquet, mais c'est plus rare.
Oui, comme il est présent parmi nous depuis longtemps, le lapin soigne sa communication !
Et pour cause, découvert à l'origine dans la péninsule ibérique et le sud de la France où il était très abondant (j'imagine que vu sa tendance à cop... se reproduire vite et bien, ça doit toujours être le cas), il constitue la majeure partie de l'alimentation des homo sapiens sapiens de Provence entre le VIIIème et le VIIème siècle avant notre ère, avant que ceux-ci ne se tournent vers des proies plus imposantes, probablement à la suite d'un cas de conscience (« wesh comment c'est la loose de chasser des ptits machins pareils ! Trop pas viril t'as vu ! ») ou d'une volonté de développer l'espèce par une alimentation plus riche (« la nature est notre amie, maaaan, mangeons des plantes, soyons en paix avec les animaux ! »).
Toujours est-il que le lapin voit sa popularité en tant que casse-croûte être très largement diffusée vers la fin de l'Antiquité : alors qu'est d'usage la consommation habituelle de laurices (foetus de lapins) en Hispanie, cette coutume est transmise aux Romains lors de la conquête de la province (en gros, mi-3ème/mi-1er siècle avant notre ère), lesquels la propagent dans toute la Méditerranée (ça, des glaives et la pax romana, aussi).
Sont alors constituées des leporaria, ancêtres des garennes médiévales, qui sont elles-mêmes des réseaux de tunnels format lapin destinés à offrir aux petits animaux un chez-eux chaud et confortable, avec tous les moyens disponibles à l'époque (chauffage au fuel, télévision une chaîne et fauteuils en bois et ivoire). Le principe, vous l'aurez compris, c'est d'installer le repas pas loin de chez soi pour prélever régulièrement un tribut en sacrifices involontaires. Les humains sont des dieux pour les lapins... des dieux voraces et cruels...
Voilà ! Lapin standard de race standard, format et couleur standards. Ne vous fiez pas à son apparente simplicité, c'est un chef-d'oeuvre de la nature ! Il a le poil doux et soyeux, les oreilles en alerte, l'oeil vif et le museau aux aguets ! Le lapin demeure, sachez-le, un redoutable chasseur de brins d'herbe, dont les mises à mort sont brutales et impitoyables !
La domestication ou arnaque totale des lapins se poursuit à l'époque moderne et contemporaine, mais voit surtout son ampleur en termes d'espace et de moyens être décuplées aux XIXème et XXème siècle (l'industrialisation, les explosions démographiques, tout ça), si bien que le lapin est entré dans la vie courante et ne constitue plus une originalité mignonne et tout juste bonne à être cuisinée en civet.
La conclusion de cette première partie historique étant bien sûr que le lapin a, depuis très longtemps, cultivé bien malgré lui une longue tradition de prédation dont il fait l'objet et que de manière générale, sa position en tant qu'animal « domestique » (je récuse le terme parce que domus en latin c'est la maison et qu'on n'a commencé à installer des lapins dans la MAISON que très récemment) n'est vraiment pas enviable par rapport à celle d'animaux moins goûtus et meilleurs pour la chasse (le chien et le chat, bien sûr).
MAIS ! Alors que l'homme a de plus en plus faim et qu'il est de plus en plus nombreux à être affamé, les lapins ne suffisent plus à son alimentation, et c'est tant mieux ! On s'est rendu compte en effet que manger des bovidés, plus gros, plus nourrissants et avec un meilleur rendement, c'était quand même plus intéressant.
Du coup (et là j'en arrive à la seconde partie), le lapin devenu réellement domestique à notre époque fait très souvent fureur auprès des jeunes humains. Parce qu'il vit plus longtemps que les cochons d'Inde et les hamsters (et qu'il est, avouons-le, plus intelligent et plus sociable), il a fait l'objet d'élevages intensifs destinés à en créer une espèce naine adaptée aux ptits bras de nos marmots. Et ça a marché.
Désormais, le lapin nain est devenu à son tour un animal domestique des plus communs, mignon, attachant et doux comme du cachemire en moins cher, et se paie même le luxe d'une invasion massive dans notre culture.
Bien que le lapin soit un animal culturel depuis très longtemps (le Moyen-Age, en gros), j'évoquerai ici, très rapidement, des exemples comme Bugs Bunny, célèbre lapin des Looney Tunes, qui a notamment contribué à propager l'idée que les lapins mangent des carottes (vous savez à quel point c'est dur une carotte ?!?), plus tardivement Roger Rabbit, un lapin fantasque et populaire, les ignobles lapins crétins qui donnent à la plupart d'entre nous des envies de civet généralisé, et surtout Sherlock, le lapinternaute !
Emblématique de son espèce, Sherlock est... bah, un lapin nain, c'est clair. Il est petit, doux, mignon, sociable, enfin la totale quoi.
Attachant et populaire, le lapin Sherlock a la particularité d'être parfois très sage
bien que souvent remuant. On note de sa part un goût prononcé pour les croquettes, bien que, léporidé dans l'âme, le lapin Sherlock soit un gourmet qui ne se refuse aucun plaisir culinaire. Agressif et assoiffé de chlorophylle, Sherlock n'hésite pas à se régaler d'herbe tendre et de feuilles odorantes, allant même jusqu'à envisager parfois un génocide pur et simple dans les populations trèfliennes du jardin.
Cowpines, cowpains, si d'aventure vous ne parvenez pas à localiser un de ces charmants trèfles à quatre feuilles qui, dit-on, portent bonheur, c'est peut-être parce que Sherlock est passé avant vous et a sans vergogne mis à mort la pauvre petite plante (en même temps, il est tellement mignon, on lui passerait n'importe quelle bêtise ^^).
Enfin, j'ajouterai qu'en dépit d'une certaine tendance à se prendre pour une chauve-souris
le Sherlock est un esthète et un modèle de gravure, dont la présence sur une photographie embellit notablement celle-ci, tant il capte bien la lumière,
et qui pousse le goût du raffinement jusqu'à prendre le thé en compagnie de sa petite maîtresse, tous les jours à cinq heures.
On est Sherlock ou on ne l'est pas !
(Poupii, t'es l'meilleur, on t'aime !
Signé Dark Riketz, évidemment XD)