Mon papillon pas né (papillon pané, héhé) a fait fureur hier, j'ai eu deux fois plus de visites que d'habitude et on a atteint sur cet article le record de 16 commentaires (à l'heure actuelle.)
Je me dois donc, pour répondre à vos attentes, car tout le monde veut être tenu au courant de l'avancée de son évolution, vous dire que pour l'instant, il n'y a pas d'évolution. J'ai posé la chose en biais, en équilibre sur deux petites branches, dans un récipient où j'ai laissé de la végétation, histoire de dire. Je me suis arrangée pour qu'il ait la tête en bas quand même, au cas où (enfin la tête... on sait pas trop, mais je l'ai mise dans le sens habituel d'une chrysalide.)
Il est au soleil tant qu'il peut l'être, le soir il est sur ma fenêtre, avec un petit bout de papier cartonné dans lequel j'ai fait des trous (en faisant d'abord un pliage, comme ça ça fait des trucs géométriques sympas, comme font les mômes, enfin c'est déco et ça respire quoi.)
Je l'ai un peu mouillé hier soir, je lui ai fait tomber de ma main quelques gouttes d'eau dessus (faute de pulvérisateur d'eau, on fait avec les moyens du bord.)
En passant je voudrais remercier tous les gus (et gussettes) qui m'ont donné des renseignements sur les papillons et les chrysalides hier ; tant les conseils de spécialistes que ceux d'amateurs qui sont gentillement aller chercher à ma place des trucs sur internet. Merci, merci.
Et sinon, comme l'a précisé Sac à Merde (c'est pas pour être méchante que je l'appelle comme ça, mais c'est parce que je crois que Saccusmerdae ça voudrait bien être une traduction latine de "sac à merde." En tout cas je trouve ça cool comme idée, et puis si à la base ça veut pas dire ça, je suis désolée de t'avoir appelée Sac à Merde... hum) ; revenons donc à nos moutons, ou plutôt à notre papillon. Sac à Merde (héhé) a bien noté que je n'avais pas parlé du prénom de l'embryon, qui sera Lazare.
Je vous vois déjà en train de dire des méchancetés du genre "Lazare c'est moche, ça pue" mais, si en effet ce n'est pas le plus joli des prénoms, il a une bien grande signification, à mes yeux du moins.
Et pour cause : quand on me dit "chrysalide", je pense "chrysalide funèbre" et pourquoi ? Parce que Baudelaire était un génie, et qu'il a écrit entre autres merveilles, "Le Flacon".
Certes, les "chrysalides funèbres" sont bien les fioles de parfum (ou autres trucs, au cas où j'ai pas pigé la métaphore), et non des chrysalides de papillons, mais je n'allais pas appeler mon papillon Flacon. Tu parles d'un nom... Et puisque Baudelaire évoque Lazare (sûrement celui de la Bible, même si je ne connais pas des masses son histoire) dans ce même poème, et bien j'ai décidé d'appeler la chose Lazare.
Et quand j'en aurai le courage et les sous, je précise que que c'est le vers de la même strophe, "teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or" que je me ferai tatouer autour de la cuisse, dans une belle écriture caligraphique, pour un effet jaretière des plus sexy (ou pas...)
Pour ce qui est de la photo de l'article, il y a un lien dessus, vers un article que j'avais brièvement fait sur le photographe qui l'a prise. Article sur lequel il y a des liens pour aller voir son DA.
Du coup, je ne pouvais pas vous dire tout ça sans vous fournir le poème, bien qu'il aurait plus sa place dans les "billets poétiques", mais bon, adaptation, adaptation. C'est l'un de mes poèmes préférés, il aurait bien mérité une meilleure place... m'enfin. Je vous laisse vous régaler de ces quelques vers.
Il est au soleil tant qu'il peut l'être, le soir il est sur ma fenêtre, avec un petit bout de papier cartonné dans lequel j'ai fait des trous (en faisant d'abord un pliage, comme ça ça fait des trucs géométriques sympas, comme font les mômes, enfin c'est déco et ça respire quoi.)
Je l'ai un peu mouillé hier soir, je lui ai fait tomber de ma main quelques gouttes d'eau dessus (faute de pulvérisateur d'eau, on fait avec les moyens du bord.)
En passant je voudrais remercier tous les gus (et gussettes) qui m'ont donné des renseignements sur les papillons et les chrysalides hier ; tant les conseils de spécialistes que ceux d'amateurs qui sont gentillement aller chercher à ma place des trucs sur internet. Merci, merci.
Et sinon, comme l'a précisé Sac à Merde (c'est pas pour être méchante que je l'appelle comme ça, mais c'est parce que je crois que Saccusmerdae ça voudrait bien être une traduction latine de "sac à merde." En tout cas je trouve ça cool comme idée, et puis si à la base ça veut pas dire ça, je suis désolée de t'avoir appelée Sac à Merde... hum) ; revenons donc à nos moutons, ou plutôt à notre papillon. Sac à Merde (héhé) a bien noté que je n'avais pas parlé du prénom de l'embryon, qui sera Lazare.
Je vous vois déjà en train de dire des méchancetés du genre "Lazare c'est moche, ça pue" mais, si en effet ce n'est pas le plus joli des prénoms, il a une bien grande signification, à mes yeux du moins.
Et pour cause : quand on me dit "chrysalide", je pense "chrysalide funèbre" et pourquoi ? Parce que Baudelaire était un génie, et qu'il a écrit entre autres merveilles, "Le Flacon".
Certes, les "chrysalides funèbres" sont bien les fioles de parfum (ou autres trucs, au cas où j'ai pas pigé la métaphore), et non des chrysalides de papillons, mais je n'allais pas appeler mon papillon Flacon. Tu parles d'un nom... Et puisque Baudelaire évoque Lazare (sûrement celui de la Bible, même si je ne connais pas des masses son histoire) dans ce même poème, et bien j'ai décidé d'appeler la chose Lazare.
Et quand j'en aurai le courage et les sous, je précise que que c'est le vers de la même strophe, "teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or" que je me ferai tatouer autour de la cuisse, dans une belle écriture caligraphique, pour un effet jaretière des plus sexy (ou pas...)
Pour ce qui est de la photo de l'article, il y a un lien dessus, vers un article que j'avais brièvement fait sur le photographe qui l'a prise. Article sur lequel il y a des liens pour aller voir son DA.
Du coup, je ne pouvais pas vous dire tout ça sans vous fournir le poème, bien qu'il aurait plus sa place dans les "billets poétiques", mais bon, adaptation, adaptation. C'est l'un de mes poèmes préférés, il aurait bien mérité une meilleure place... m'enfin. Je vous laisse vous régaler de ces quelques vers.
Le Flacon
Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre.
En ouvrant un coffret venu de l'Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,
Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D'où jaillit toute vive une âme qui revient.
Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or.
Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé; les yeux se ferment; le Vertige
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains;
Il la terrasse au bord d'un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
D'un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.
Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire
Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre.
En ouvrant un coffret venu de l'Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,
Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D'où jaillit toute vive une âme qui revient.
Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or.
Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé; les yeux se ferment; le Vertige
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains;
Il la terrasse au bord d'un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
D'un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.
Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire
Des hommes, dans le coin d'une sinistre armoire
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,
Je serai ton cercueil, aimable pestilence!
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison préparé par les anges! liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon coeur!
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,
Je serai ton cercueil, aimable pestilence!
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison préparé par les anges! liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon coeur!